Un classique certain! Dans la catégorie des classiques des années 1950, tu as Sink the Bismrack (1960) et The Desert Fox (1951).
Le cas The Desert Fox est foutrement intéressant, car la véritable intention du film était propagandiste. En effet, le début des années 1950 marque la nécessité - pour le bloc de l'Ouest - de recréer une armée ouest-allemande dans le cadre de la Guerre Froide. Or, comment pourrait-il être possible pour les Alliés de recréer une armée ouest-allemande, si le procès de Nuremberg a démontré que cette même armée avait perpétrée des crimes de guerres une décennies plus tôt et surtout, que le régime hitlérien était un régime criminel. De plus, imaginez la réaction soviétiques à une telle annonce. Il aurait le beau jeu de dire que les Alliés militarisent un peuple criminel puisque la Wehrmacht de l'époque était avant tout une armée "dite populaire". Ainsi, en condamnant la Wehrmacht, le peuple allemand avait été condamné par le fait même.
Solution? Décrété un amnistie envers les accusés attendant leur procès et tous les personne jugées coupables qui appartenaient à la Wehrmacht et, surtout, souffler l'idée que la Wehrmacht avait été une armée propre et que c'était les Waffen-SS qui avaient commis des crimes de guerres et qui étaient les criminels. Soit un petit groupe de sadiques qui ne provenaient pas réellement de la classe populiste allemand,e mais de petits cercles élitistes et d'extrémistes.
Mais pour y parvenir, il faut faire désapprendre aux gens ce qu'on leur a martelé dans le passé et remplacer cette mentalité par une autre plus concordante avec le projet désiré. Alors, ainsi fut tourné The Desert Fox. En montrant Rommel - officier d'origine modeste - comme l'un des meilleurs général d'Hitler, l'un des plus grands stratèges de la Wehrmacht et le montrant se révoltant contre Hitler et finir empoisonné, les Alliés, venaient d'appuyer leur thèse, soit que les criminels étaient les SS et non la Wehrmacht.
Or, les recherches historiques ont démontré tout le contraire de ce portrait. Oui, Rommel était un grand général et possédait une bonne vision stratégique. Mais Rommel, cherchait avant tout les médailles et la reconnaissance d'Hitler. L'analyse d'archives, de ses mémoires et de ceux de ses collègues ont démontré que même en Afrique du Nord, les succès de Rommel étaient en fait la résultante des décisions de ses subalternes et non pas la conséquence du respect des commandes de Rommel. Sa fameuse division fantôme de 1940 a bel et bien atteinte la manche la première, mais elle a été plus souvent qu'autrement prise dans des combats en tenaille et Rommel a souvent dû, au prix de pertes élevées, demander de l'aide de divisons voisines. Rommel, a dirigé le front Grec pendant 48 heures avant d'être relevé de son commandement. Il a été ensuite envoyé en Normandie. Rommel et Rundstedt n'était aucunement amicaux un envers l'autre, au contraire, il se détestaient mutuellement.
Enfin, Rommel n'a jamais pris part à la conspiration. Il a toujours chercher la bénédiction et la reconnaissance d'Hitler. Ses lettres personnelles démontrent que lorsqu'Hitler le boudait ou refusait l'une de ses demandes il devenait dépressif et se questionnait pourquoi le Führer lui avait retiré son appréciation. Il a même quitté son poste à quelques reprises pour aller s'entretenir personnellement avec Hitler afin de redorer son image. D'ailleurs, Hitler lui avait également refusé le commandement du front Italien, lui préférant Kesselring. Bref, à la limite, Rommel a peut-être eu vent de l'attentat mais n'en a jamais glisser mot ni d'un côté comme de l'autre. IL a simplement été victime de la folie hitlérienne suivant l'attentat comme de nombreux autres officiers supérieurs qui ont été obligés de se suicider, même s'ils n'étaient pas coupables.